Bergson en version numérique
Nous proposons l’édition des principaux ouvrages d’Henri Bergson, qui est dans le domaine public, au format epub, mobi et PDF.
Essai sur les donnée immédiates de la conscience
Bergson définit ici l’espace homogène en tant que forme de sensibilité chez l’homme. Partant du principe que celle-ci est spécifique à l’homme, Bergson tente de démonter comment le langage et la vie sociale se construisent à partir de cette intuition favorisant l’objectivité des choses.
Le rire
En même temps que j’ai voulu déterminer les procédés de fabrication du risible, j’ai cherché quelle est l’intention de la société quand elle rit. Car il est étonnant qu’on rie, et la méthode d’explication dont je parlais plus haut n’éclaircit pas ce petit mystère. Je ne vois pas, par exemple, pourquoi la « désharmonie », en tant que désharmonie, provoquerait de la part des témoins une manifestation spécifique telle que le rire, alors que tant d’autres propriétés, qualités ou défauts, laissent impassibles chez le spectateur les muscles du visage. Il reste donc à chercher quelle est la cause spéciale de désharmonie qui donne l’effet comique ; et on ne l’aura réellement trouvée que si l’on peut expliquer par elle pourquoi, en pareil cas, la société se sent tenue de manifester. Il faut bien qu’il y ait dans la cause du comique quelque chose de légèrement attentatoire (et de spécifiquement attentatoire) à la vie sociale, puisque la société y répond par un geste qui a tout l’air d’une réaction défensive, par un geste qui fait légèrement peur. C’est de tout cela que j’ai voulu rendre compte.
Durée et simultanéité
Une étude de la Relativité généralisée, parallèle à celle que nous avons faite de la Relativité restreinte, montrerait que la réduction de la gravitation à l’inertie a justement été une élimination des concepts tout faits qui, s’interposant entre le physicien et son objet, entre l’esprit et les relations constitutives de la chose, empêchaient ici la physique d’être géométrie. De ce côté, Einstein est le continuateur de Descartes.
Les deux sources de la morale et de la religion
« L’humanité gémit, à demi écrasée sous le poids des progrès qu’elle a faits. Elle ne sait pas assez que son avenir dépend d’elle. A elle de voir d’abord si elle veut continuer à vivre. A elle de se demander ensuite si elle veut vivre seulement, ou fournir en outre l’effort nécessaire pour que s’accomplisse, jusque sur notre planète réfractaire, la fonction essentielle de l’univers qui est machine à faire des dieux. » Dans son dernier grand livre, Bergson s’efforce de « montrer » Dieu, en quelque sorte dans toutes ses dimensions. Il interroge ainsi les problèmes éthiques et religieux, en esquisse l’histoire, distingue morale close et morale ouverte ainsi que religion statique et dynamique. Figure tutélaire de la philosophie française moderne, Henri Bergson (1859-1941) a élaboré sa pensée via une analyse critique des méthodes et des résultats scientifiques de son époque. Spiritualiste, sa philosophie se veut « un retour conscient et réfléchi aux données de l’intuition », qui seule nous permet de coïncider avec le mouvement libre et créateur de la vie et de l’esprit.
La pensée et le mouvant
Le présent recueil comprend d’abord deux essais introductifs que nous avons écrits pour lui spécialement, et qui sont par conséquent inédits. Ils occupent le tiers du volume. Les autres sont des articles ou des conférences, introuvables pour la plupart, qui ont paru en France ou à l’étranger. Les uns et les autres datent de la période comprise entre 1903 et 1923. Ils portent principalement sur la méthode que nous croyons devoir recommander au philosophe. Remonter à l’origine de cette méthode, définir la direction qu’elle imprime à la recherche, tel est plus particulièrement l’objet des deux essais composant l’introduction.
Dans un livre paru en 1919 sous le titre de L’Énergie spirituelle nous avions réuni des « essais et conférences » portant sur les résultats de quelques-uns de nos travaux. Notre nouveau recueil, où se trouvent groupés des « essais et conférences » relatifs cette fois au travail de recherche lui-même, sera le complément du premier.
Les Delegates of the Clarendon Press d’Oxford ont bien voulu nous autoriser à reproduire ici les deux conférences, si soigneusement éditées par eux, que nous avions faites en 1911 à l’Université d’Oxford. Nous leur adressons tous nos remerciements.
H. B.
Bergson, Matière et mémoire
La complication de certaines parties du présent ouvrage tient à l’inévitable enchevêtrement de problèmes qui se produit quand on prend la philosophie de ce biais. Mais à travers cette complication, qui tient à la complication même de la réalité, nous croyons qu’on se retrouvera sans peine si l’on ne lâche pas prise des deux principes qui nous ont servi à nous- même de fil conducteur dans nos recherches. Le premier est que l’analyse psychologique doit se repérer sans cesse sur le caractère utilitaire de nos fonctions mentales, essentiellement tournées ves l’action. Le second est que les habitudes contractées dans l’action, remontant dans la sphère de la spéculation, y créent des problèmes factices, et que la métaphysique doit commencer par dissiper ces obscurités artificielles.
H. B.
Bergson, L’évolution créatrice
« L’histoire de l’évolution de la vie, si incomplète qu’elle soit encore, nous laisse déjà entrevoir comment l’intelligence s’est constituée par un progrès ininterrompu, le long d’une ligne qui monte, à travers la série des vertébrés, jusqu’à l’homme. Elle nous montre, dans la faculté de comprendre, une annexe de la faculté d’agir (…). De là devrait résulter cette conséquence que notre intelligence, au sens étroit du mot, est destinée à assurer l’insertion parfaite de notre corps dans son milieu, à se représenter le rapport des choses extérieures entre elles, enfin à penser la matière. »
A la rencontre de la psychologie et de la métaphysique, ce texte célèbre est une réflexion pionnière sur la théorie de l’évolution. Il en explore les mécanismes, les finalités, les contradictions, mais aussi des questions aussi fondamentales que la signification de la vie, l’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. Il développe enfin sa thèse de l’unité de nature du Tout et du moi.
Bergson, L’énergie spirituelle
Ce recueil, réunissant des conférences portant « sur des problèmes déterminés de psychologie et de philosophie », montre comment Bergson élabore sa pensée à partir d’une analyse critique des méthodes et des résultats scientifiques de son époque. Spiritualiste, sa philosophie se veut « un retour conscient et réfléchi aux données de l’intuition », qui, selon lui, permet de coïncider avec le mouvement libre et créateur de la vie et de l’esprit.