Baltasar Gracián, Jean Itard et Claude Bernard en version numérique
Baltasar Gracián, Le héros
Le but de Gracián est de porter les hommes à l’héroïsme dans les conditions distinguées de la vie, auxquelles les autres dont elles font la gloire et l’appui se réduisent. Il appelle héros tous les personnages illustres, les grands hommes de guerre, les grands esprits pour la politique, les grands hommes dans la magistrature, les génies extraordinaires pour les lettres, etc. En effet, on peut bien dire que tous les grands hommes se ressemblent en un sens, et c’est que la nature les a comme marqués à un même coin. Quelque différents que puissent être les talents qui les distinguent, la supériorité de leur mérite met entre eux un rapport commun.
Baltasar Gracián, L'homme de cour
Ce sont trois cents aphorismes et maximes qui visent à la formation de l’homme plongé dans le monde des puissants. Ainsi, animé par cette substantifique moelle, le lecteur deviendra un homme avisé, doté d’un esprit pratique et vif, ingénieux et maître de ses passions. Réaliste, pragmatique, sinon cynique, celui qui suit les préceptes de Gracian ne s’embarrasse guère d’illusions. Pessimiste quand à la nature humaine, certes, mais d’abord plongé dans l’intrigue qui lui permettra de faire sa place dans la société, et plus précisément celle du pouvoir, l’homme de cour est moins un courtisan que celui qui sait ménager ses concessions en s’assurant le maximum d’avantages personnels. L’ambition dans la vie civile ne peut se passer de ces préceptes.
Jean Itard, Mémoire et rapport sur Victor de l’Aveyron
En 1801, l'enfant sauvage, trouvé dans la forêt à l'âge d'environ 12 ans, est confié au docteur Jean Itard qui lui donne le prénom de Victor après s'être aperçu qu'il savait juste prononcer la lettre O. Personne ne croit à sa réinsertion sociale, mais Itard s’attelle à la tâche. Il publie un mémoire la même année et un rapport en 1806 sur ses travaux avec Victor de l’Aveyron. Pendant cinq années, il travaille à la réinsertion sociale de cet enfant, mais considère comme un échec personnel son incapacité à parler.
Claude Bernard, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale
«L’Introduction à la médecine expérimentale est un peu pour nous ce que fut, pour le XVIIe et le XVIIIe siècles, le Discours de la Méthode. Dans un cas comme dans l’autre nous trouvons devant un homme de génie qui a commencé par faire de grandes découvertes et qui s’est demandé ensuite comment il fallait s’y prendre pour les faire : marche paradoxale en apparence et pourtant seule naturelle, la manière inverse de procéder ayant été tentée beaucoup plus souvent et n’ayant jamais réussi.» Henri Bergson
Un livre incontournable pour celui qui veut y voir clair en ce qui concerne la méthode expérimentale. Un grand classique.